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Episode 2 : Ma case, ma vie, mon oeuvre !
Bonjour et bienvenue à tous pour ce nouvel épisode du Podcast, « Réflexions d’un humain humoriste ».
Aujourd’hui, il est question de cette case dans laquelle il faut absolument entrer pour convenir aux codes de la société.
J’y ai réfléchi et je ne suis pas sûr qu’il y ait vraiment un problème. Ce genre de case nous est finalement bien pratique. Exister, c’est être perçu.
Nous sommes humains et il est viscéral pour nous d’être identifié ou reconnu pour ce que nous pensons être. « Oui, moi, je suis expert comptable. » Bienvenue Monseigneur. « Moi, je suis créatrice de mode. » Une coupe de champagne ?
Ça c’est pour les cases professionnelles, mais il y a désormais celle des valeurs ou des combats de société.
« Moi, je suis flexitarien ».
Ok, mais plus précisément, ça veut dire quoi ? « Hé bien, je mange de la viande une fois de temps en temps ». Alors à mon époque, quelqu’un qui mangeait de la viande une fois de temps en temps, on appelait ça un pauvre. Ben oui, si tu mangeais pas de viande, c’est parce que t’avais pas assez d’argent, là, c’est parce que t’as l’argent, mais tu veux pas encourager la société de consommation qui t’apporte cet argent.
Grandiose !
Donc, de nouvelles cases disais-je. Anoblissantes et flatteuses, avec une terminologies façon Powerpoint inspirant, sortie d’un Keynote de la Silicon Valley. L’important, c’est la forme. Et non pas la réalité vécue.
Désormais, tu n’es plus pauvre, tu en sobriété subie. Donc, tu consommes moins d’énergie. Et ça, c’est bon pour la planète, et pour la biodiversité.
Donc, tu es un citoyen éco-responsable. Bravo.
Désormais, Tu n’es plus caissière. Tu es une hôtesse de caisse. Une hôtesse. Tu reçois les invités dans ton royaume, avec ton siège à roulette qui tourne.Tu es une princesse. C’est beau. Oui, bien sûr, tu es aussi en sobriété subie car tu as du mal avec les factures de chauffage, mais cela fait de toi une princesse qui sauve la planète, tu es un reine. Bravo.
Après, les cases, c’est pas nouveau.
Depuis toujours, mettre des gens dans des cases, cela nous rassure, ça masque nos incertitudes et c’est cathartique, du genre : si t’es un ouvrier, t’as rien compris à la vie, si t’es un cadre sup, t’as rien compris à la vie, si t’es un politique, t’as rien compris à la vie, si tu es différent de moi, t’as rien compris à la vie. Aller Raymond, on boit on coup ! Ah, elle est pas simple la vie.
Bon, ok, mais là, on en est quand même arrivé au point où tout est fait en sorte pour que nous voulions, dans l’instant, être unique et différent, mais comme les autres afin d’être comme tout le monde par notre différence.
Je me suis pété 2 neurones à écrire cette phrase.
C’est à vous retourner un asile psychiatrique non ?
Cela me fait penser à tous ces candidats à l’emploi qui, pour convaincre des recruteurs qu’eux ils sont différents et originaux, comme les autres donc, leur envoie leur CV vidéo tous parfaitement identiques.
J’aimerais leur dire que pour vraiment faire une différence, il est bon de se connaître, et donc d’abord de se trouver. Et puis de s’assumer. Mais que cela prend du temps et des essais, du courage, qu’il faut dépasser la peur du rejet ou de l’abandon.
Bref, qu’il faut dépasser son propre ego et l’image magnifiée que l’on a de soi-même par ces campagnes de pub qui nous font ressentir que nous méritons tout et tout de suite parce que nous le valons bien, mais que si nous souffrons de ne pas y arriver, c’est 1) très bon pour nous, notre âme, et la planète, et 2) que c’est notre faute.
J’aimerais leur dire que le mieux à faire reste quand même d’agir, d’essayer, d’expérimenter sans vouloir connaître à l’avance, le résultat. Et qu’on a la vie devant nous pour y parvenir.
Tout ça, pour arriver non pas à entrer dans une case, mais pour trouver notre place. Notre place, l’endroit où l’on agit sans se soucier des étiquettes, tout simplement parce que nous y sommes perçus par les autres au travers de nos actes. Exister, c’est être perçu.
Oui, mais pas pour ce que l’on pense être, mais pour nos réalisations. Amen !
Dans le prochain épisode, nous tenterons de savoir si les platistes ont le sentiment d’avoir trouvé leur place, où s’ils acceptent aussi de porter un masque chirurgical sans peur de s’intoxiquer avec leur propre CO2.
A bientôt.